vendredi 12 décembre 2008

Vladimir Vladimirovitch Poutine est né le 7 octobre 1952 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg). Il est Premier ministre depuis le 8 mai 2008. Il fut auparavant le deuxième président de la Fédération de Russie, au pouvoir, d'abord par intérim, puis pendant deux mandats entre le 31 décembre 1999 et le 7 mai 2008, date à laquelle Dmitri Medvedev lui succède. Vladimir Poutine fit des études de droit à l'Université de Léningrad où il obtient en 1975 son diplôme avec un mémoire consacré à la politique des États-Unis en Afrique.

Après une formation à Moscou, il devient membre du KGB, où il sert pendant quinze ans au sein de la « Première direction générale », le service de renseignements extérieurs, notamment en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En 1985, il sera envoyé en République démocratique allemande, dans le Groupe des forces armées stationné sur place. Il passe cinq ans à Dresde où, sous la couverture de directeur de la « Maison de l’amitié germano-soviétique », il œuvre pour le KGB.

Depuis son ascension au pouvoir, Vladimir Poutine, déterminé à restaurer ce qu'il appelle « la verticale du pouvoir », gouverne avec un style autoritaire qui aurait mis fin à une libéralisation politique introduite par Gorbatchev avec la perestroïka et la glasnost et qui s'était poursuivie sous Boris Eltsine.

La reprise en main du pays par l'administration de Poutine, après la période de troubles et de laissez-faire qui prévalait sous Boris Eltsine, satisfait une grande partie de la population, lassée des soubresauts politiques et du capitalisme en transition apparu après la chute du communisme, ou nostalgique de la puissance de l'ex-Union soviétique disparue en 1991. Cette reprise en main répondait également au risque que faisait peser sur l'unité de la Fédération de Russie la montée en puissance des nationalismes dans les républiques non-russes et des gouverneurs locaux toujours plus autonomes : l'affaiblissement du pouvoir central et l'effondrement économique et social consécutif à la disparition de l'Union soviétique ont, en effet, contraint les grandes régions russes à chercher à s'auto-administrer au cours des années 90.

Au cours de ses deux mandats, le président Poutine n'a cessé de renforcer le poids des services de renseignements dont il est issu, ainsi que ceux de la police et de l'armée, ceux qu'on appelle en russe les siloviki (les hommes de force). En effet, selon le politologue Viatcheslav Avioutskii, « les "guébistes" (cadres du FSB (ex-KGB)) perdront provisoirement de leur influence durant la période Eltsine, qui restait très méfiant à l'égard du KGB, mais reviendront en force avec Poutine. Ils ont utilisé un réformateur assez mou, Mikhaïl Gorbatchev, pour détruire un système devenu tout bonnement inefficace. Les guébistes se percevaient comme la seule force morale capable d'endiguer la corruption qui avait gagné l'ensemble des dirigeants soviétiques. A leurs yeux, le pouvoir devait rester entre les mains des militaires, au sens large, et dans celles de la sécurité nationale ». Les siloviki se voient avant tout comme des patriotes soucieux du redressement et du développement de leur pays, par opposition aux oligarques soutenus par l'Occident, animés avant tout par le désir de bâtir une fortune personnelle sur les décombres de l'Union soviétique et peu regardants sur les moyens pour y arriver. En réalité, les cas de prévarication ou de corruption concernent également des représentants des « organes ». Ces derniers et des personnalités influentes venues de Saint-Pétersbourg (les piterskiïé), ville natale de Poutine (et aussi la plus "européenne" des grandes villes russes), sont dorénavant bien présents dans la politique et l’administration présidentielle. Ensemble, ils forment, écrit Macha Lipman, analyste à la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale, « un système vertical clos ». Le parrainage par Vladimir Poutine de Dmitri Medvedev au poste de chef de l'Etat (gagnant de l'élection présidentielle de mars 2008), un juriste de réputation libérale et non issu du milieu des siloviki, laisse cependant supposer que ce système politique conserve un certain degré d'ouverture.

Vladimir Poutine, lorsqu'il approchait du terme de son second mandat présidentiel, a déclaré à de nombreuses reprises ne pas avoir l'intention de demander une modification de la Constitution afin de briguer un troisième mandat consécutif en mars 2008. Il s'est contenté de faire adopter deux lois, l'une qui considère comme valide le scrutin quelle que soit la participation, l'autre visant à interdire les manifestations en période électorale[31].

Le 10 décembre 2007, Vladimir Poutine a officiellement soutenu Dmitri Medvedev comme son dauphin. Le même jour, Medvedev est devenu le candidat à l'élection présidentielle de 2008 désigné par quatre partis : "Russie unie", "Russie juste", "le Parti agraire" et "Force civile". Un autre homme politique russe, le vice-premier ministre Sergueï Ivanov, allié indéfectible de Vladimir Poutine, a été longtemps considéré comme un autre candidat potentiel.
L'Empire Russe© est un projet de recherche de Lapierre Médias©
Tous droits réservés 2006-2016