samedi 29 mai 2010

Consultations Russie-Corée Nord sur une situation "dangereuse"
La Russie et la Corée du Nord ont mené vendredi des consultations sur une situation "dangereuse" dans la péninsule coréenne après le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexeï (bien Alexeï) Borodavkine, et l'ambassadeur nord-coréen à Moscou, Kim Yong Jae, "ont échangé des vues sur un développement dangereux de la situation dans la péninsule coréenne après le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan", selon un communiqué du ministère.

"Les deux parties ont souligné la nécessiter d'éviter l'escalade dans la régions et se sont dites prêtes à poursuivre des consultations pour trouver des solutions à la crise nord- coréenne", selon la même source. Une enquête internationale a conclu que le naufrage de la corvette de 1.200 tonnes, survenu le 26 mars près de la frontière maritime avec la Corée du Nord et qui a fait 46 morts, était dû à un tir de torpille d'un sous-marin nord-coréen. Pyongyang dément toute implication. Ces conclusions ont suscité de nouvelles tensions dans la péninsule coréenne, la Corée du Nord rompant toutes ses relations et les communications avec le Sud et abrogeant un accord de non-agression. Pyongyang affirme que sa mise en cause équivaut à une déclaration de guerre.

Le président Dmitri Medvedev a décidé mercredi de dépêcher en Corée du Sud une équipe d'experts russes pour se pencher sur les résultats de l'enquête internationale sur le naufrage La Russie participait à des pourparlers à six sur le nucléaire nord-coréen entamés en août 2003 avec la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, le Japon et les Etats-Unis. En avril 2009, Pyongyang a claqué la porte des discussions sur sa dénucléarisation après un tir de missile controversé sanctionné par le Conseil de sécurité de l'ONU.

dimanche 23 mai 2010

Les Jeux Olympiques de Sotchi et la négation des déportations Circassiennes
En 2014, la station balnéaire russe de Sotchi accueillera les Jeux Olympiques d'hiver, mais en Russie le peuple circassien, entre autres, fait tout pour empêcher cette farce. Ce sont plus d'un millions de circassiens qui exigent que le gouvernement russe reconnaisse l' Muhajir (génocide circassien).

En 1864, le tsar Alexandre II ordonna la mort ou la déportation de 90 % de la population circassienne, et c'est précisément Sotchi, sur la principale de la ville, baptisée la "Vallée Rouge", qui fut le théâtre de l'un des pires épisodes des massacres. Les tombes de soldats et de civils, à proximité du site, ont été démolies, fouillée et remplacées par des parcs. Officiellement, la Russie ne reconnaît pas le génocide circassien, et n'y a jamais porté attention.

L'annonce des Jeux Olympiques en ce lieu a ravivé, non seulement les tensions, mais surtout les douleurs et les enjeux mémoriels auxquels la Russie se doit de faire face sont immenses. L'événement est perçu comme une provocation odieuse, et porte la marque du déni historique.
De nombreuses manifestations ce sont déroulées, ce 21 mai, devant les Ambassades de Russie des grandes capitales.

Actuellement, la Circassie historique est divisée en six régions de la Fédération de Russie, mais environ 90 % de la population circassienne vit en diaspora. Selon " NoSochi2014 ", un site internet fédérant les opposants aux jeux de Sotchi, la date d'ouverture des olympiades coïnciderait par ailleurs avec le 150e anniversaire du génocide, anniversaire pourtant emblématique du peuple circassien.

Le Gouvernement Russe a toujours refusé toute proposition de discussion sur la question. En 1994, le Président Russe Boris Eltsine avait toutefois reconnu que de nombreux peuples du Caucase avaient lutté légitimement contre le régime tsariste. Bien qu'il n'ait jamais accepté le terme de "génocide", le blog de la Fondation Jamestown affirme qu'il fut néanmoins le premier et le seul a s'être avancé sur le terrain de la reconnaissance des faits historiques, soit les déportations en masse du peuple circassien.

samedi 8 mai 2010

La Russie célèbre le 9 mai avec ses alliés
L'armée russe défilera pour la première fois avec des troupes françaises, britanniques, américaines et polonaises, dimanche à Moscou.

De Staline à Brejnev en passant par Kroutchev, tous les dirigeants soviétiques qui ont passé en revue les troupes de l'Armée rouge depuis la victoire de 1945 pourraient se retourner dans leurs tombes à la vision du spectacle qu'offrira ce dimanche la commémoration du 65e anniversaire. Sur la place Rouge à Moscou défileront pour la première fois au côté des troupes russes d'autres unités étrangères qui ont contribué à la chute du IIIe Reich. Au moment où des signes de dégel politique se manifestent à Moscou, un mois après la signature de l'accord Start de désarmement avec les États-Unis, la Russie tente de mettre l'histoire du deuxième conflit mondial au service de sa diplomatie. Précédé par un interminable matraquage télévisuel, l'événement va culminer, dimanche matin, avec la présence, dans ce lieu emblématique de la mémoire nationale, de troupes françaises, britanniques, américaines et polonaises, aujourd'hui membres de l'Otan. Toutes défileront derrière les soldats des douze pays de la CEI (ex-soviétiques).

Paris «exportera» son régiment Normandie-Niémen, symbole militaire de la fraternité franco-russe. Les forces britanniques et américaines seront respectivement représentées par le bataillon du régiment de la garde du pays de Galles et par le deuxième bataillon du 18e régiment d'infanterie, premier à débarquer en Normandie le 6 juin 1944. Récemment, Moscou et Washington ont vanté «l'esprit de l'Elbe», ce fleuve sur lequel les troupes soviétiques et américaines ont établi la jonction le 25 avril 1945, l'élevant au rang de symbole de leur nouveau partenariat bilatéral. Le Kremlin en profite pour dénoncer les méfaits du stalinisme et rappeler à son opinion publique que l'URSS n'a pas triomphé seule du régime hitlérien. Le défi est énorme : selon un sondage du centre indépendant Levada, 8% seulement des Russes assimilent le 9 mai à une fête de tous les pays alliés. «Nous rendons hommage à tous les soldats de la coalition qui ont péri sur les champs de bataille», a insisté l'intendant du Kremlin, Vladimir Kojine.

Aller-retour de Sarkozy
Néanmoins, les partenaires de la Russie ne sont pas tous convaincus par son initiative hybride. Barack Obama et le premier ministre britannique en sursis, Gordon Brown, ne viendront pas à Moscou, même si un membre de la famille royale y est attendu. Le président chinois, Hu Jintao, le président polonais par intérim, Bronislaw Komorowski, Angela Merkel, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy seront présents, mais le chef de l'État français ne fera qu'un aller-retour dans la capitale russe. L'Élysée a décliné une proposition du président Dmitri Medvedev de discuter en marge des cérémonies de son projet de création d'un espace de sécurité collective.

Au sein de l'ancienne sphère d'influence soviétique, le résultat est également mitigé. L'un des trois pays Baltes - la Lituanie- ne sera pas représenté, tandis que l'indésirable président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, n'a pas été invité. Du côté de la CEI, ses États membres devraient être représentés le 8 mai pour un sommet informel réduit à sa dimension protocolaire. Si Moscou et Kiev sont en pleine lune de miel, en revanche, les présidents moldave et biélorusse, Mihaï Ghimpu et Alexandre Loukachenko, sont en froid avec leur ancienne puissance tutélaire. Bien que ces pays aient payé un lourd tribut à la guerre, les séquelles du communisme y restent plus vivaces que le souvenir partagé de la victoire.
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