La Russie célèbre le 9 mai avec ses alliés
L'armée russe défilera pour la première fois avec des troupes françaises, britanniques, américaines et polonaises, dimanche à Moscou.
De Staline à Brejnev en passant par Kroutchev, tous les dirigeants soviétiques qui ont passé en revue les troupes de l'Armée rouge depuis la victoire de 1945 pourraient se retourner dans leurs tombes à la vision du spectacle qu'offrira ce dimanche la commémoration du 65e anniversaire. Sur la place Rouge à Moscou défileront pour la première fois au côté des troupes russes d'autres unités étrangères qui ont contribué à la chute du IIIe Reich. Au moment où des signes de dégel politique se manifestent à Moscou, un mois après la signature de l'accord Start de désarmement avec les États-Unis, la Russie tente de mettre l'histoire du deuxième conflit mondial au service de sa diplomatie. Précédé par un interminable matraquage télévisuel, l'événement va culminer, dimanche matin, avec la présence, dans ce lieu emblématique de la mémoire nationale, de troupes françaises, britanniques, américaines et polonaises, aujourd'hui membres de l'Otan. Toutes défileront derrière les soldats des douze pays de la CEI (ex-soviétiques).
Paris «exportera» son régiment Normandie-Niémen, symbole militaire de la fraternité franco-russe. Les forces britanniques et américaines seront respectivement représentées par le bataillon du régiment de la garde du pays de Galles et par le deuxième bataillon du 18e régiment d'infanterie, premier à débarquer en Normandie le 6 juin 1944. Récemment, Moscou et Washington ont vanté «l'esprit de l'Elbe», ce fleuve sur lequel les troupes soviétiques et américaines ont établi la jonction le 25 avril 1945, l'élevant au rang de symbole de leur nouveau partenariat bilatéral. Le Kremlin en profite pour dénoncer les méfaits du stalinisme et rappeler à son opinion publique que l'URSS n'a pas triomphé seule du régime hitlérien. Le défi est énorme : selon un sondage du centre indépendant Levada, 8% seulement des Russes assimilent le 9 mai à une fête de tous les pays alliés. «Nous rendons hommage à tous les soldats de la coalition qui ont péri sur les champs de bataille», a insisté l'intendant du Kremlin, Vladimir Kojine.
Aller-retour de Sarkozy
Néanmoins, les partenaires de la Russie ne sont pas tous convaincus par son initiative hybride. Barack Obama et le premier ministre britannique en sursis, Gordon Brown, ne viendront pas à Moscou, même si un membre de la famille royale y est attendu. Le président chinois, Hu Jintao, le président polonais par intérim, Bronislaw Komorowski, Angela Merkel, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy seront présents, mais le chef de l'État français ne fera qu'un aller-retour dans la capitale russe. L'Élysée a décliné une proposition du président Dmitri Medvedev de discuter en marge des cérémonies de son projet de création d'un espace de sécurité collective.
Au sein de l'ancienne sphère d'influence soviétique, le résultat est également mitigé. L'un des trois pays Baltes - la Lituanie- ne sera pas représenté, tandis que l'indésirable président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, n'a pas été invité. Du côté de la CEI, ses États membres devraient être représentés le 8 mai pour un sommet informel réduit à sa dimension protocolaire. Si Moscou et Kiev sont en pleine lune de miel, en revanche, les présidents moldave et biélorusse, Mihaï Ghimpu et Alexandre Loukachenko, sont en froid avec leur ancienne puissance tutélaire. Bien que ces pays aient payé un lourd tribut à la guerre, les séquelles du communisme y restent plus vivaces que le souvenir partagé de la victoire.
L'armée russe défilera pour la première fois avec des troupes françaises, britanniques, américaines et polonaises, dimanche à Moscou.
De Staline à Brejnev en passant par Kroutchev, tous les dirigeants soviétiques qui ont passé en revue les troupes de l'Armée rouge depuis la victoire de 1945 pourraient se retourner dans leurs tombes à la vision du spectacle qu'offrira ce dimanche la commémoration du 65e anniversaire. Sur la place Rouge à Moscou défileront pour la première fois au côté des troupes russes d'autres unités étrangères qui ont contribué à la chute du IIIe Reich. Au moment où des signes de dégel politique se manifestent à Moscou, un mois après la signature de l'accord Start de désarmement avec les États-Unis, la Russie tente de mettre l'histoire du deuxième conflit mondial au service de sa diplomatie. Précédé par un interminable matraquage télévisuel, l'événement va culminer, dimanche matin, avec la présence, dans ce lieu emblématique de la mémoire nationale, de troupes françaises, britanniques, américaines et polonaises, aujourd'hui membres de l'Otan. Toutes défileront derrière les soldats des douze pays de la CEI (ex-soviétiques).
Paris «exportera» son régiment Normandie-Niémen, symbole militaire de la fraternité franco-russe. Les forces britanniques et américaines seront respectivement représentées par le bataillon du régiment de la garde du pays de Galles et par le deuxième bataillon du 18e régiment d'infanterie, premier à débarquer en Normandie le 6 juin 1944. Récemment, Moscou et Washington ont vanté «l'esprit de l'Elbe», ce fleuve sur lequel les troupes soviétiques et américaines ont établi la jonction le 25 avril 1945, l'élevant au rang de symbole de leur nouveau partenariat bilatéral. Le Kremlin en profite pour dénoncer les méfaits du stalinisme et rappeler à son opinion publique que l'URSS n'a pas triomphé seule du régime hitlérien. Le défi est énorme : selon un sondage du centre indépendant Levada, 8% seulement des Russes assimilent le 9 mai à une fête de tous les pays alliés. «Nous rendons hommage à tous les soldats de la coalition qui ont péri sur les champs de bataille», a insisté l'intendant du Kremlin, Vladimir Kojine.
Aller-retour de Sarkozy
Néanmoins, les partenaires de la Russie ne sont pas tous convaincus par son initiative hybride. Barack Obama et le premier ministre britannique en sursis, Gordon Brown, ne viendront pas à Moscou, même si un membre de la famille royale y est attendu. Le président chinois, Hu Jintao, le président polonais par intérim, Bronislaw Komorowski, Angela Merkel, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy seront présents, mais le chef de l'État français ne fera qu'un aller-retour dans la capitale russe. L'Élysée a décliné une proposition du président Dmitri Medvedev de discuter en marge des cérémonies de son projet de création d'un espace de sécurité collective.
Au sein de l'ancienne sphère d'influence soviétique, le résultat est également mitigé. L'un des trois pays Baltes - la Lituanie- ne sera pas représenté, tandis que l'indésirable président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, n'a pas été invité. Du côté de la CEI, ses États membres devraient être représentés le 8 mai pour un sommet informel réduit à sa dimension protocolaire. Si Moscou et Kiev sont en pleine lune de miel, en revanche, les présidents moldave et biélorusse, Mihaï Ghimpu et Alexandre Loukachenko, sont en froid avec leur ancienne puissance tutélaire. Bien que ces pays aient payé un lourd tribut à la guerre, les séquelles du communisme y restent plus vivaces que le souvenir partagé de la victoire.