Russie: Poutine à la présidence n'est pas un retour au passé
Le président russe Dmitri Medvedev a jugé samedi que le retour annoncé de l'homme fort du pays et actuel Premier ministre, Vladimir Poutine au Kremlin en 2012 ne marquait pas un retour au passé, et a assuré que des réformes seraient entreprises. Cet agencement (le retour annoncé de Poutine au Kremlin, ndlr), quoiqu'on en dise, n'est pas un retour au passé, c'est autre chose: c'est un moyen de résoudre les défis que nous nous sommes fixés, a-t-il déclaré, selon des propos retransmis à la télévision russe.
J'étais juriste, et je pensais que je savais très bien comment fonctionne l'appareil d'Etat. Je me suis trompé, les choses sont bien plus difficiles et d'une certaine manière plus effrayantes. C'est pourquoi il faut réfléchir à comment changer le système de direction de l'Etat, a-t-il dit. Le président russe, que M. Poutine avait désigné pour lui succéder en 2008 faute de pouvoir se présenter après deux mandats consécutifs (2000-2008), a également souligné qu'il militait pour un changement profond du fonctionnement de l'appareil d'Etat.
M.Medvedev a plaidé pour un gouvernement plus large à l'avenir qui laisserait même une place à ceux qui ne sont pas complètement d'accord avec nous. M. Medvedev a aussi dit être conscient du fait qu'il avait déçu certains de ses partisans en ne se présentant pas pour un deuxième mandat, alors même qu'il s'était positionné en chantre de la modernisation et des réformes en Russie.
Je sais que certains de mes partisans, ceux qui parlent de la nécessité de changements, ont ressenti une certaine déception et un certain sentiment de tension, a-t-il dit. M. Poutine a annoncé fin septembre, lors du congrès du parti du pouvoir Russie unie, qu'il allait se présenter à la présidentielle de mars 2012, un scrutin qu'il est quasi-assuré de remporter, tant l'opposition a été réduite un rôle insignifiant. Il a aussi indiqué que Dmitri Medvedev, qui prendra la tête de la liste de Russie unie aux législatives de décembre 2011, deviendra Premier ministre à sa place après la présidentielle.
Cette annonce, bien que largement attendue, a été décrite par de nombreux observateurs et médias comme un retour vers le passé, comparant l'homme fort de la Russie au dirigeant soviétique Léonid Brejnev (numéro un de l'URSS DE 1964 à 1982), une période de stagnation dans l'esprit des Russes. Le mandat de président ayant été porté de quatre à six ans, Vladimir Poutine peut théoriquement rester à la tête de la Russie jusqu'en 2024.